Retour à l'accueilMEMBRE DU GROUPE EXPERTBÂTIMENT

Le cancer du bâtiment, le connaître et le combattre

La mérule pleureuse, connue scientifiquement sous le nom de Serpula lacrymans, est un champignon xylophage surnommé le cancer du bâtiment. Et ce surnom n’est pas exagéré… Tout comme un cancer, la mérule possède une grande résilience et elle a une capacité exceptionnelle à se répandre.


La mérule pleureuse est un champignon qui croît en croûte et présente des structures filamenteuses appelées “syrrotes”, qui lui confère une robustesse et une capacité d’expansion impressionnante. En effet, ces cordons mycéliens épais peuvent parcourir plusieurs mètres à travers différents matériaux à la rechercher de sources d’eau et de nutriments. Ce mécanisme est ce qui la rend si spéciale en lui permettant de s’implanter efficacement dans les bâtiments.

Phase de propagation de la mérule pleureuse

Le cycle de vie de la mérule se divise en plusieurs phases successives ou le champignon prendra différents aspects morphologiques. Elle débute par la phase cotonneuse, durant laquelle le mycélium se développe en filaments blancs et souples. À cette étape, le mycélium est très lâche ce qui le rend translucide et difficile à voir. Vient ensuite une phase de propagation, durant laquelle le champignon se densifie en une croûte plus grisâtre et produit ses syrrotes pour assurer son accès aux nutriments. Finalement, si le besoin s’en fait sentir, la mérule entrera en phase de sporulation. Elle devient alors fertile et sa surface prend un aspect typiquement meruloïde ou labyrinthique, brune orangée. Étant donnée cette variété de formes sous lesquelles elle peut être présente, la mérule est souvent difficile à identifier avec certitude à l’oeil nu, surtout dans ses premières phases, car d’autres champignons peuvent lui ressembler. En effet, d’autres champignons relativement fréquents dans le bâtiment comme Fibroporia vaillanti, Meruliporia pulverulenta et Coniophora puteana peuvent tous être mépris pour une mérule pleureuse à l’un ou l’autre de leur stade de croissance. Cependant, étant donné les mesures plus complexes et onéreuses requises pour le traitement des cas de mérule pleureuse, il est important d’être certain de son l’identification. D’où l’importance du recours aux analyses de laboratoire dans ce genre de situation.

Est-ce de la mérule pleureuse ? Non ! Voilà pourquoi une identification faite par des professionnels est importante !

Ce fléau fongique est favorisé par une humidité élevée, des températures fraiches, une ventilation quasi inexistante ainsi que l’absence de lumière. Conséquemment, elle se retrouve typiquement dans les vides sanitaires, les caves et les sous-sols. Elle se distingue par sa capacité à coloniser non seulement sur le bois, mais aussi sur de nombreuses autres surfaces comme la terre battue, le béton, les plastiques ou le plâtre. Elle peut traverser des murs entiers pour aller chercher de l’humidité ou des nutriments, ce qui rend parfois complexe la détection de la source de la problématique. Comme environ 20% des champignons xylophages dans la nature, la mérule cause des dégâts structurels dans le bois par le biais d’une pourriture brune (pourriture cubique). Ce type de pourriture du bois découle de la dégradation des fibres de cellulose (de couleur blanche) en laissant intacte la lignine (de couleur brune), d’où la coloration typique que prend le bois ainsi affecté. Malheureusement, ce processus aura aussi pour effet de grandement affecter la rigidité structurelle du bois ce qui entraine souvent des travaux particulièrement coûteux.
La mérule pleureuse n’est pas considérée comme “toxique” en elle-même pour la santé humaine. Toutefois, sa présence dans un bâtiment signale une forte humidité et un manque de ventilation ce qui représente également des conditions propices au développement de nombreuses moisissures. Chez les personnes sensibles, les spores fongiques peuvent provoquer de sérieuses problématiques d’hypersensibilité et l’exposition aux moisissures chez les enfants serait liée, entre autres choses, à l’aggravation de l’asthme.

Phase de sporulation de Serpula lacrymans

La prévention est la meilleure stratégie contre le cancer du bâtiment. Elle repose sur le contrôle de l’humidité, une ventilation efficace et une bonne étanchéisation du sol et des fondations. La pose d’une toile de polyéthylène sur le sol exposé, la mise en place de systèmes de drainage, les mesures favorisant la ventilation naturelle ou mécanique sont toutes des avenues pouvant aider à limiter la capacité de la mérule (ainsi que d’autres champignons dommageables) à s’installer dans votre environnement de vie.
Lab’EAU-AIR-SOL est doté d’une rigoureuse équipe de microbiologistes et chimistes qualifiés pour vos besoins en analyses. Si vous suspectez la présence de ce champignon dans votre bâtiment ou si vous désirez profiter de nos formations pour en savoir plus sur le sujet, n’hésitez pas à nous contacter pour un accompagnement professionnel!